On entend par resynchronisation l’utilisation de deux électrodes ventriculaires, une droite conventionnelle, et une gauche spécifique à cette technique, pour piloter les contractions des ventricules. Ajoutées à l’électrode atriale également présente dans la plupart des cas, ces électrodes, ou sondes, sont donc au nombre de 3. On parle de stimulation triple chambre ou de stimulation multisite.

Pour quels patients ?

La stimulation mulisite concerne environ 10 % des patients bénficiant de la pose d’un stimulateur et 40 % de ceux ayant un défibrillateur.

Elle est indiquée pour aider la contraction cardiaque dans certains cas de dysfonction systolique du ventricule gauche (c’est-à-dire fatigue du muscle cardiaque). Elle est utilisée pour corriger le ralentissement de l’influx électrique qui commande cette contraction. En effet, quand le ventricule fonctionne moins bien, il a tendance à se dilater et finit souvent par moins bien assurer la conduction électrique. Il y a alors ce que l’on appelle un bloc de branche gauche, qui, sans conséquences sur la contraction d’un coeur sain, peut être particulièrement important (fort élargissement des QRS)  et néfaste dans l’insuffisance cardiaque. La diffusion de la commande électrique n’étant pas assez rapide, certaines parties des parois du ventricule se contractent en retard, agravant l’inefficacité de la conraction. Comme des rameurs qui ne rameraient pas en même temps sur une barque…

Les patients candidats à la resyhcnornisation ont donc schématiquement une atteinte du ventricule gauche (baisse de force contractile et dilatation) associée à un bloc de branche gauche avec durée allongée du QRS, c’est-à-dire de la durée de l’influx qui parcourt les ventricules.

Quelle particularité technique ?

Alors qu’une partie de ce traitement et de l’intervention est identique à la pose et au suivi d’un stimulateur ou d’un défibrillateur (voir chapitres), la spécificité de la resynchronisation cardiaque est liée à la pose d’une électrode supplémentaire pour la stimulation du ventricule gauche. Cette électrode requiert plus de technicité que la simple pose des sonde classiques atriale et ventriculaire droites. Contrairement à celles-ci, qui sont fixées à l’intérieur des cavités cardiaques, sur l’endocarde, avec un abord simple et une certaine liberté de mouvement, la sonde ventriculaire gauche doit être placée au travers d’une veine qui s’abouche dans l’oreillette droite : le sinus coronaire. Grâce à un parcours dans cette veine, la sonde sort à la périphérie du coeur pour atteindre le réseau veineux de la paroi latérale du ventricule gauche.

L’intervention se passe en pratique comme pour la pose d’un stimulateur ou d’un défibrillateur simple ou double. S’agissant d’un triple… l’intervention est souvent plus longue, de l’ordre d’une à trois heures. Le nombre de sonde à poser est plus important, et surtout, la troisième sonde est souvent plus difficile à placer, en fonction de l’anatomie des veines entourant le coeur.

Quels résultats ?

Chez environ 80 % des patients bien sélectionnés, la resynchronisation cardiaque améliore nettement l’état cardiaque avec meilleure qualité de vie, baisse des symptômes, baisse du taux d’hospitalisations pour insuffisance cardique et baisse de la mortalité.