Le pacemaker traditionnel est utilisé depuis des décennies pour corriger les bradycardies symptomatiques. Il est classiquement composé de deux éléments essentiels : les sondes de stimulation qui sont placées dans les cavités cardiaques droites via le système veineux (ponction d’une veine sous-clavière ou cathétérisation de la veine céphalique – veines de l’épaule) et le boitier placé dans une loge sous cutanée près de la clavicule en regard du muscle pectoral.
De 1958 à nos jours, les pacemakers ont été en constante évolution : plus performants, plus petits avec une durée de vie de plus en plus prolongée mais toujours composés d’un boîtier relié au cœur au moyen de sondes de stimulation.
Les orientations technologiques médicales actuelles vont dans le sens de la miniaturisation, et vers le « mini-invasif ». Les pacemakers n’échappant pas à la règle, l’idée de créer des Mini Pacemakers sans sonde de stimulation ou « leadless » pacemaker s’est peu à peu imposée.
Limiter les corps étrangers dans le réseau sanguin
Une conception née de la nécessité de limiter le recours au matériel à l’intérieur du réseau sanguin.
Pour le moment, la majorité des personnes ayant besoin d’une stimulation, bénéficient de cette technologie grâce à la présence de sondes implantées dans le cœur. Ces sondes suivent un trajet veineux, en général partant de l’épaule où se trouve l’appareil, jusqu’à l’intérieur des cavités cardiaques. Cela assure un excellent contact électrique avec le cœur et permet les fonctions les plus sophistiquées de la stimulation.
Mais ces dispositifs impliquent la présence de matériel étranger sur un trajet assez long des veines. Bien que les sondes (ou électrodes) soient de véritables fils électriques conçus pour résider dans le corps et parfaitement compatibles avec l’organisme humain, elles répondent à compromis entre la souplesse et la résistance (au fil des ans…). Elles peuvent parfois se détériorer, s’user avec le temps. Elles sont également un point de fixation des microbes comme tout corps étranger ou prothèse, dans la mesure où les défenses de notre organisme contre les infections ne peuvent pas les protéger comme nos organes. Avec le temps, le matériel peut parfois s’infecter au gré d’un passage de bactéries dans le sang, ce passage pouvant provenir d’origines diverses.
Pour ces raisons, plus la prothèse est robuste d’une part, et plus sa taille est petite d’autre part, moins elle expose le patient à des complications matérielles et infectieuses.
Le Pacemaker sans sonde permet de s’affranchir de toutes ces potentielles complications.
Fonctionnement du PM sans sonde
Les appareils actuels sont de type VVIR, c’est-à-dire qu’ils ne peuvent stimuler qu’une seule cavité cardiaque : le ventricule droit. Le PM est suffisamment fin et compact pour se loger dans le ventricule sans interférer ni avec la contraction ventriculaire ni avec le bon fonctionnement de ses valves.
L’une des extrémités est pourvue d’une vis ou de filaments qui permettent l’ancrage de l’appareil dans le muscle cardiaque.
Par comparaison, un PM conventionnel est 90% plus gros. Le premier système implanté chez l’homme en 2013 est le NANOSTIM™. Sa taille est de 6x42mm (de l’ordre d’une pile AAA).
En comparaison avec le NANOSTIM™, le MICRA™ a une taille plus faible de l’ordre de 8x24mm
PM sans sonde : pour quel patient ?
Les indications de cette nouvelle technologie concernent pour le moment des patients qui requièrent une stimulation ventriculaire unique, à savoir :
- Stimulation pouvant se limiter au ventricule, quelle que soit la situation
- Fibrillation auriculaire chronique avec bradycardie
- Bradycardies peu fréquentes ou permanentes mais avec bonne tolérance de la stimulation ventriculaire isolée
Procédure d’implantation : PM sans sonde
La procédure d’implantation est réalisée de façon mini-invasive sous anesthésie locale.
Le dispostif est implanté après réalisation d’une ponction de la veine fémorale droite.
Un introducteur contenant le PM est alors introduit dans la veine fémorale et conduit sous contrôle radioscopique jusque l’oreillette droite puis est ensuite amené jusqu’au ventricule droit pour y être vissé sur le septum.
Les avantages de cette approche sont multiples : une technologie miniature donc moins invasive, la procédure est courte, absence de sondes de stimulation, ou de nécessité de réaliser une poche chirurgicale avec diminution du risque infectieux.
La batterie du PM a une espérance de vie similaire à celle du PM conventionnel.