Le flutter est un trouble du rythme atrial défini par son aspect souvent bien reconnaissable sur l’électrocardiogramme. Il s’agit d’une tachycardie régulière des oreillettes, qui ont généralement une fréquence en flutter entre 200 et 300 par minute.

Pourquoi faire une intervention ?

La particularité essentielle du flutter est de ne dépendre que de l’oreillette droite (alors que la fibrillation, elle, est très majoritairement générée et perpétuée dans l’oreillette gauche). Son ablation est relativement simple.

Les risques de ce trouble du rythme rejoignent ceux de la fibrillation atriale, tels que l’AVC et l’insuffisance cardiaque. Le flutter peut provoquer des malaises à l’effort par très forte accélération de la fréquence ventriculaire.

Il peut être isolé, mais peut aussi s’accompagner d’épisodes de fibrillation dans presque la moitié des cas. L’expression de la même maladie du rythme est alors le flutter pour l’oreillette droite et la fibrillation pour la gauche. La fibrillation peut avoir déjà été observée, mais peut aussi apparaître après que le flutter a été traité.

L’ablation est techniquement simple, relativement courte et peu risquée dans des centres expérimentés, avec d’excellents résultats. Elle est aujourd’hui considérée comme un traitement de première intention du flutter, pouvant même être préférée aux médicaments.

Quand faire l’ablation ?

Elle peut être réalisée pendant ou en dehors de la crise. On préconise aujourd’hui une ablation dès lors que le flutter est récidivant ou encore persistant (installé en permanence), symptomatique ou non.

L’intervention en pratique

L’hospitalisation

Le séjour hospitalier pour l’intervention dure généralement 2 jours et peut même être envisagé en ambulatoire.

L’anesthésie, la douleur

Suffisamment légère pour être réalisée sous anesthésie locale et légère sédation, l’ablation peut néanmoins être douloureuse et requière un traitement antalgique puissant (morphinique par exemple) administré par voie veineuse, par la perfusion, pendant l’intervention.

L’abord vasculaire, l’accès au cœur

Pour traiter cette tachycardie de l’oreillette droite, le passage par la veine fémorale offre un accès direct, simple et rapide.

A la fin de l’intervention, une compression de quelques minutes à la main permet de colmater la petite brèche de la veine.

Quelle zone est traitée ?

Le flutter est une accélération de l’oreillette droite (qui entraîne la gauche) par une activation des fibres dans une forme de boucle qui tourne sur elle-même. Les cellules de l’oreillette sont prises dans une sorte de « Ola » du stade de football qui ne s’arrête plus.

Ce phénomène est parfaitement traité par la création d’un barrage par ablation dans la zone située entre l’arrivée de la veine cave inférieure (là-même où le cathéter arrive dans le cœur) et la valve tricuspide, environ 2 cm plus en avant. Une sorte de tranchée par la lésion d’ablation empêche définitivement l’oreillette de se retrouver à nouveau en flutter.

Durée de l’intervention

La zone à traiter est relativement petite et très facile d’accès, comme décrit ci-dessus. Variable entre les patients en fonction de données anatomiques, l’intervention peut être rapide, de l’ordre de 15 à 30 minutes, mais aussi atteindre plus rarement 1 à 2 heures.

Les suites postopératoires

Surveillance

La sortie de l’hôpital peut généralement avoir lieu le lendemain de la procédure, après un électrocardiogramme et une vérification de la cicatrice de ponction fémorale. Une prise de sang est parfois réalisée pour surveiller la coagulation sous anticoagulant.

Les risques de complication

Il y a peu de risques liés à cette ablation. Il s’agit essentiellement d’un possible hématome à la cuisse par saignement de la veine ou de l’artère fémorale.

Très exceptionnellement, des complications vasculaires graves telles qu’un hématome abdominal ou une tamponnade peuvent survenir.

Quels résultats ?

L’ablation du flutter élimine celui-ci dans environ 95 % des cas sans nécessité de traitement ou de nouvelle intervention. Les récidives, de l’ordre donc de 5 %, relèvent généralement d’une deuxième ablation pour compléter le barrage partiellement réalisé la première fois.

Et après… ?

Les médicaments

Les anticoagulants

Ils sont généralement poursuivis pour une durée de quelques semaines après l’intervention.

Leur arrêt par la suite dépend de la présence de facteurs de risque, notamment du risque d’apparition de fibrillation atriale, ou encore de la notion de fibrillation atriale dans le passé.

Les antiarythmiques

Ils sont arrêtés après l’intervention, sauf en cas de fibrillation coexistante.

Le suivi au long cours

Le suivi auprès du cardiologue traitant permet de vérifier l’absence de récidive et la présence ou non de crises de fibrillation associées. En fonction de l’évolution, les traitements médicamenteux seront adaptés et l’ablation de la fibrillation envisagée si besoin.